Numéro 21
Numéro 21

Visite chez Métal Modèles

Quand c’est cuit, c’est beau !

 

‘’En passant par la Provence, avec mes sabots ….., Bis,

Rencontrais un bel endroit, oh oh oh ,

Avec mes sabots ! ‘’

Ouais, bon, ça ne vaut pas l’original de la chanson, mais ça vaut les originaux de pas mal de nos figurines.

Ah oui, et c’est quoi ?

Oh rien qu’un après midi au fief du sieur Bruno Leibowitz.

Un coup de calgon, et à l’heure où tout le monde déjeune, sans prévenir et sans avoir prévu, me voilà parti, loin loin loin vers le Var. Stop à Seillans, portes et fenêtres fermées, tour de maison, ah ! une porte de l’atelier ouverte. Entrée dans la propriété sur la pointe des pieds, et surprise, une dame est en train de fondre des pièces. Ce dont nous avions rêvé de découvrir cet été.

 

Alors, en avant pour la visite guidée. Deux pièces principales, la forge et le magasin de stockage (je vous rappelle que Métal-Modèles vent par correspondance) et préparation des commandes. Cette dernière ressemble un peu à une ruche, par les alvéoles et petites boites contenant chacune une et une seule variété de pièce. Autant de pièces dans chacune des figurines, autant de boites. Bravo madame, qui préparait les petits sachets. Pas une erreur ; et pourtant, ce serait facile.

Dans l’autre, la forge, avec le placard secret ; personne ne regarde, personne ne touche. C’est l’armoire des ‘’masters’’. Ensuite, la machine à faire les moules. Ceux-ci ressemblent aux vieilles bobines de films du cinéma ( ‘’je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…..’’ ) . Donc un disque d’élastomère pour faire le dessous, sur lequel on vient imprimer les masters et les plots de calage, et un deuxième dessus, qu’on presse pour obtenir la même impression. Ensuite, on grave les coulées par lesquelles viendra le métal en fusion, les ‘’cheminées ‘’ d’accès et de sortie des figurines, et on remet le tout en place, pour une cuisson du moule pendant deux heures. Cuit à point, il est devenu tout doux, assez souple ou mou, mais a la propriété de reprendre immédiatement sa forme.

A côté, le bac dans lequel mijote le métal en fusion (700 degrés, parait-il). Juste à côté de lui, la centrifugeuse, sur laquelle on place le disque-moule vide. On la fait tourner dans un certain sens, à une certaine vitesse, et comme au moyen âge, on le remplit par le milieu, AVEC UNE LOUCHE. (vous ai-je déjà dit que le disque est solidement attaché à la centrifugeuse ?). Après quoi on laisse tourner pendant un certain temps ; çà va très vite (oui le temps aussi). Quand c’est prêt, on arrête tout, on sépare les deux demi moules, on enlève les pièces nouvelles ; ébarbement sommaire (la précision du moulage M.M. est telle que c’est un luxe ) , et on remet à cuire tout ce qui pourrait comporter un défaut, ainsi que les carottes .

Voilà, ce n’est pas les forges de Vulcain ni les hauts fourneaux de la bête humaine, mais c’est très instructif, et cela apporte un plus au plaisir de la connaissance du monde de la figurine.

Merci, monsieur Leibowitz, pour cet après midi, pour votre accueil, pour votre gentillesse.

                                                                                                

Philippe Barreaud.